Quelle langue parle-t-on au Brésil : un voyage linguistique au cœur de l’Amérique du Sud

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Le Brésil, avec ses plages dorées, sa forêt amazonienne et sa culture vibrante, fascine les voyageurs et les curieux du monde entier. Mais quelle langue parle-t-on au Brésil ? Cette question, souvent posée, révèle une richesse linguistique bien plus complexe qu’il n’y paraît. Au-delà de la langue officielle, le pays abrite une mosaïque de dialectes et d’influences culturelles. Cet article explore l’histoire, les particularités et la diversité des langues parlées au Brésil, tout en mettant en lumière leur rôle dans l’identité nationale.

Le portugais : la langue officielle du Brésil

Depuis la Constitution de 1988, le portugais est la langue officielle du Brésil. Parlée par environ 97,9 % de la population, soit près de 220 millions de personnes, elle domine la vie quotidienne, l’éducation, les médias et les institutions. Le portugais brésilien, hérité des colons portugais arrivés en 1500, s’est forgé une identité propre, distincte de celui parlé au Portugal. Cette singularité s’explique par le métissage culturel, mêlant influences indigènes, africaines et européennes.

Différences entre portugais brésilien et portugais européen

Le portugais brésilien se distingue par sa prononciation, son vocabulaire et sa grammaire. Les voyelles sont plus ouvertes, donnant un accent chantant, souvent perçu comme plus doux que l’accent nasal et mélodieux du Portugal. Par exemple, le mot « poisson » se dit peixe et se prononce [pejʃi] au Brésil, contre [peʃ] au Portugal. Le vocabulaire varie aussi : un train est appelé trem au Brésil, mais comboio au Portugal. Des réformes orthographiques, comme la suppression de consonnes muettes (ex. : eletricidade au Brésil vs electricidade au Portugal), ont accentué ces différences, bien que des efforts récents visent à harmoniser l’écriture.

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Une mosaïque de langues indigènes

Avant l’arrivée des colons, le territoire brésilien était habité par des millions d’Amérindiens, répartis en centaines de tribus parlant plus de 1 000 langues. Aujourd’hui, environ 170 langues indigènes subsistent, parlées par près de 1 million de personnes, soit 0,2 % de la population. Ces langues, appartenant principalement aux familles tupi-guarani et macro-jê, sont surtout présentes en Amazonie et dans des régions isolées.

Langues indigènes emblématiques

Parmi les langues indigènes, le nheengatu, dérivé du tupi, a joué un rôle historique comme lingua franca au XIXe siècle. Aujourd’hui, il connaît un regain d’intérêt, notamment à São Gabriel da Cachoeira, où il est co-officiel avec le portugais. D’autres langues, comme le ticuna, le kaingang ou le guarani kaiwá, restent vivantes, mais beaucoup sont menacées d’extinction, avec parfois moins de 1 000 locuteurs. Des initiatives, comme la création d’une Académie de langue nheengatu, visent à préserver ce patrimoine.

Langues issues de l’immigration

Le Brésil, pays multiculturel, a accueilli des vagues d’immigrants depuis le XIXe siècle, enrichissant son paysage linguistique. Italiens, Allemands, Japonais, Polonais et Ukrainiens ont apporté leurs langues, encore parlées dans certaines communautés, notamment dans le sud du pays.

  • Italien : Le talien, dialecte vénitien, est parlé par environ 500 000 personnes dans les États de Rio Grande do Sul et Santa Catarina.
  • Allemand : Des dialectes comme le hunsrückisch ou le poméranien sont utilisés dans des villes comme Pomerode, avec environ 1,4 million de locuteurs en 1990.
  • Japonais : São Paulo abrite la plus grande communauté japonaise hors du Japon, où le japonais est encore enseigné.
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Le rôle des langues étrangères

L’anglais et l’espagnol sont les langues étrangères les plus apprises au Brésil. L’espagnol, obligatoire au lycée depuis 2005, bénéficie de la proximité avec les pays hispanophones voisins. L’anglais, quant à lui, gagne du terrain dans les grandes villes comme Rio de Janeiro et São Paulo, surtout dans les affaires. Le français, autrefois populaire jusqu’aux années 1980, est aujourd’hui moins enseigné, mais reste présent dans l’État d’Amapá, près de la Guyane française, où un créole à base française, le karipuna, est parlé.

La langue des signes brésilienne (LIBRAS)

Reconnue par la loi en 2002, la langue des signes brésilienne (LIBRAS) est utilisée par la communauté sourde dans les centres urbains. Dérivée d’un mélange de signes autochtones et de la langue des signes française, elle est distincte de la langue des signes portugaise. LIBRAS est enseignée dans les écoles et intégrée dans les services publics, renforçant l’inclusion des personnes sourdes.

Tableau récapitulatif des langues au Brésil

Langue Pourcentage de locuteurs Région principale
Portugais 97,9 % National
Langues indigènes 0,2 % Amazonie, Mato Grosso
Allemand (dialectes) ~1,9 % Sud (Santa Catarina, Rio Grande do Sul)

Pourquoi la diversité linguistique du Brésil fascine

La réponse à la question « quelle langue parle-t-on au Brésil » va bien au-delà du portugais. Ce pays, véritable creuset culturel, reflète son histoire coloniale, ses migrations et sa richesse indigène à travers plus de 200 langues. Chaque dialecte, qu’il soit autochtone, européen ou asiatique, raconte une facette de l’identité brésilienne. Pour les voyageurs, apprendre quelques mots de portugais brésilien, comme « obrigado » (merci) ou « bom dia » (bonjour), ouvre des portes vers des échanges authentiques avec les habitants. La diversité linguistique du Brésil, loin d’être un obstacle, est une invitation à explorer ses multiples cultures.

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